Alors j'écris.

*

Souvent, j'me dis que le monde va vraiment mal...

Alors je pleure. Pour les catastrophes, les enfants orphelins, les gens qui souffrent et la solitude ambiante.

Je donne aux SDF parfois et 6€ par mois pour ceux qui ont faim et 2h de mon temps chaque semaine pour cette petite fille de 9 ans qui ne sait pas ce qu'est un verbe. C'est peu... C'est tellement, désespérément peu. Mais qu'est-ce que je peux faire d'autre avec mes 20 ans et ma petite épargne ridicule? Pas grand chose, trop peu de chose.

Alors je rage. Contre l'injustice, les politiciens pourris, la société et l'immaturité ambiante.

Je bosse parce que de toute façon, je n'ai pas vraiment le choix. Tellement conditionnée. Tellement envie de l'avoir ce putain de concours. Et me sentir utile au moins un peu, un tout petit peu. Tout ça pour ça.

Et puis j'ai peur. De l'avenir, des maladies, de la mort et de la connerie ambiante.

J'essaye d'être attentionée avec ceux que j'aime. Je vais voir ma grand-mère toutes les semaines et j'appelle mon grand-père dès que j'ai un peu de temps. Je sais que ces moments sont comptés, et sacrés. Plus que tout, j'aimerais que mes grand-parents connaissent mes enfants... Mais rien ne les empêchera de mourir. C'est si vite venu, si vite.

Alors j'espère. Que rien n'est impossible, qu'un baiser estompe la douleur et que la vie l'emporte toujours.

Mais merde, regardez!!! Regardez autour de vous comme le paysage saigne! Comme la violence et la misère transpirent!

Et nous qui allons bien?

On fait tout à l'envers!

La guerre au lieu de l'amour, la gueule au lieu de la fête.

MERDE!

J'aimerais hurler mais ce sont des sanglots qui s'échappent de ma gorge.

Les sanglots de la fatalité.

Les sanglots de mon inutilité.

Et pourtant demain matin, tout ira bien. Je ne penserais plus à ce monde qui pleure, juste à mon cours de littérature de jeunesse. A ma petite vie égoïste. Comme tout le monde.

*

*